Que ce soit en cannage ou en paillage, une chaise ou un fauteuil ou encore une banquette demandera toujours un travail consciencieux de préparation.
Ainsi, pour une chaise cannée (mais la même technique s'appliquera à un fauteuil canné ou à une banquette cannée), il faut tout d'abord commencer par déposer l'ancien cannage, nettoyer et cirer la face cachée sous le cannage de l'assise puis enfin s'assurer que les arrêtes de l'assise ne sont pas tranchantes en les arrondissant si nécessaire avec un ponçage soigneux. Cela dans le but que le cannage ne se cisaille pas sur les arrêtes vives lorsque le poids d'une personne le sollicite.
C'est du temps passé, certes, sur un travail, à priori invisible, mais qui se retrouvera dans la longévité du cannage, que ce soit un cannage traditionnel entièrement tissé main ou pour un cannage contemporain serti sur l'assise.
Pour refaire le cannage de chaises, fauteuils ou banquettes, il faut mesurer l'antrax des trous par lesquels passera le tissage du futur cannage. La réparation d'un cannage de chaise ou plutôt sa réfection ne se fait pas au hasard. Ce n'est pas le rempailleur ou le canneur de chaise qui décide arbitrairement de la fourniture à utiliser, en l'occurence la taille des brins de canne. Ceux-ci existent en différentes largeurs et c'est l'antrax qui va indiquer quelle taille utiliser.
La technique du cannage est une technique ancienne qui a été importée à la fin du XVIIe siècle d'Asie. Le respect des différentes règles de tissage va seul garantir la longévité de la réfection d'un cannage en sus de l'aspect esthétique de la réalisation. En effet, c'est la tension obtenue qui va garantir la solidité d'un cannage. Pour s'en convaincre, il suffit de manipuler quelques instants un brin de canne isolé pour comprendre qu'en lui-même ce n'est pas un matériau d'une extrême solidité. La tension et donc le respect scrupuleux des règles de cannage est la garantie de longévité de la réparation. Une économie de temps viendra toujours mettre en péril la réparation et la longévité d'un cannage en sera sérieusement raccourcie.
On trouvait fréquemment celui-ci sur les transats de nos grands-parents. Il est extrêmement solide et fournit une assise très souple. Il s'adapte sur les chaises, fauteuils ou banquettes rempaillées.
On trouve également ce matériau sur des fauteuils actuels, en particulier les fauteuils de jardins ou vérandas ou encore le fauteuil de style colonial.
Pour la réparation d'un cannage de chaise ou d'un fauteuil canné ou bien encore d'un cannage de banquette, c'est la canne la seule et unique matière. La canne est issue de l'écorce de palmiers lianes dont la longueur peut atteindre 180 mètres. Il s'agit du rotang ou, comme on le nomme souvent du rotin. L'écorce du rotin est débitée en lames minces et régulières en différentes largeurs : ce sont nos fameux brins de canne qui mesureront entre 1,6 mm et 3,5 mm. Lorsqu'ils sont débités en 5 ou 6 mm, on parle alors de lame de canne. Mais le cannage en lame de canne est bien différent du cannage traditionnel car il est tissé sur des chaises à l'origine rempaillées.
On emploie ici un tissus de canne pré-tissé. Le travail principal va consister à désertir l'ancien cannage de la chaise ou du fauteuil sans en abimer l'assise en bois, à soigneusement nettoyer la gorge sous peine que le nouveau cannage ne tienne pas dans le temps, puis à ressertir le nouveau tissus de cannage et enfin à le remettre en patine dans une teinte qui soit au plus proche de la teinte d'origine, ceci afin d'éviter une disparité disgracieuse avec le dossier, lorsqu'il est en cannage, ou avec les autres chaises, lorsqu'il s'agit d'un ensemble, comme par exemple dans les salle à manger.
Les brins de canne étant naturellement blanc crème, que ce soit pour une réparation d'un cannage de chaise contemporain ou d'une chaise cannée en traditionnel, la remise en patine du cannage est incontournable et viendra parfaire la réparation. Une étude de couleur puis des essais de teintes sont un préalable avant la remise en patine. Encore du temps passé, mais quel résultat !